La commune de Loché-sur-Indrois, nommée Loché jusqu’en 1897, est irriguée par l’Indrois, cours d’eau prenant sa source vers Villegouin, dans le département de l’Indre. Située au sud-est de la Touraine, elle est la commune la plus étendue d'Indre-et-Loire avec une superficie de 7413 hectares après le rattachement d'Aubigny, en 1823. De 1220 habitants, en 1836, sa population actuelle est passée à 561 individus. Son économie est principalement orientée vers l’agriculture et l’élevage. Toutefois une entreprise d’une trentaine de salariés y est implantée.
Lieu de passage, Loché, village fleuri, mérite que l’on s’y arrête pour découvrir son jardin au pied de l’église et son parc de loisirs.
La mention la plus ancienne de ce village « LOCHÉIUM » date de 1150. On dit que l’origine de son nom viendrait de ce que les premiers habitants venaient de LOCHES. Mais, il est plus vraisemblable que « Loché » signifiait : « Le Domaine de LUPIUS », territoire où il y avait des loups.
Les traces des premiers habitants de Loché sont nombreuses. Il a été retrouvé dans les champs du hameau de la Perrottière, notamment, des outils du paléolithique inférieur : silex, grattoirs, burins… La métallurgie gauloise a été également importante avec des forges, des carrières de minerai de fer à ciel ouvert (lieux-dits Carroi des Forges, la Minée). Deux sites gallo-romains ont été découverts par repérage aérien. Des personnes âgées faisaient même mention d’une ancienne cité « Saint Maurice » dont on aurait retrouvé la base d’une tour ronde. Puis, au fil des siècles, blotti autour de sa maison forte, Loché protégé par les forêts environnantes de Loches, Beaugerais, Cloffi n’a pratiquement rien connu des tragédies des guerres de Cent ans, de religion ou même de la Révolution Française, autres que les tracas d’une vie rurale.
C’est au Moyen-âge, à la fondation de l’Abbaye de Beaugerais, que réapparaît le nom de Loché. La fondation de l'Abbaye Cistercienne, en 1150, sous la forme d’un ermitage est dirigée, à partir de 1609, par Michel de Marolles (il n’a alors que 9 ans). L'histoire du monastère rythme celle de Loché jusqu’à sa confiscation par le gouvernement, en 1792. Sous l’impulsion des moines ont lieu d’importants défrichements qui permettent la mise en culture d’une partie du territoire, les bois, les forêts étant repoussés au nord-ouest et sud-ouest de la commune. Les bâtiments de l’Abbaye sont pillés et incendiés pendant la guerre de Cent ans. Les relations ne sont pas toujours faciles entre les moines de Beaugerais et le clergé séculier de la paroisse de Loché. Les différends portent, essentiellement, sur les prérogatives religieuses des uns et des autres.
Le territoire paroissial est réparti entre deux châtellenies ; la « sergentise fieffée de Loché », située sur la rive droite de l'Indrois et le petit fief de Loché, à gauche de l'Indrois, rattaché aux châteaux de Montrésor et de Sennevières. Cette situation perdurera jusqu’à la révolution.
Presque aussi ancienne que Loché, la paroisse d’Aubigny (13ème siècle) est une possession de Dreux de Mello, tout comme Orsay au nord du bourg.
Les cahiers de doléances, rédigés en 1789, révèlent la précarité des habitants à la fin du 18ème siècle, la majorité n’étant pas propriétaires de leur logement et écrasés par le poids des impôts.
La révolution marque un tournant dans l’histoire des deux paroisses érigées en commune. Le château est vendu comme bien national à l'émigration de son propriétaire Guillemot de Lespinasse. L’Abbaye de Beaugerais est démembrée, en 1792, et mise en vente. Rachetée par son ancien prieur, qui meurt peu après, les bâtiments sont détruits et leurs pierres réutilisées dans la construction de fermes alentour. L’église est fouillée à la recherche d’un hypothétique trésor.
A la suite de la réunification d'Aubigny, par ordonnance royale du 25 juin 1823, le conseil municipal et le conseil de fabrique s’affrontent réclamant, l’un et l’autre, le produit de la vente de l’église Saint-Laurent d’Aubigny. Ce dernier obtient, partiellement, gain de cause puisque la cloche sera installée dans l’église Saint-Barthélemy de Loché. Il ne reste aucune trace de l’église d’Aubigny.
En 1897, Loché devient Loché-sur-Indrois à la demande des Postes et Télécommunications : des erreurs étant très souvent commises dans la transmission des dépêches télégraphiques et des lettres par suite de la similitude des noms de Loches et Loché.
La Première Guerre mondiale se révèle meurtrière, pour notre village, puisque 72 soldats trouvent la mort lors de combats dans le nord de la France et en Belgique.
En 1944, le maquis Césario, du surnom de son chef, le lieutenant Édouard Brétegnier, se rattache à l’ORA (Organisation de Résistance de l’Armée). Il opère, dès le printemps 1944, dans le sud de la Touraine, recrute une partie de ses membres sur Loché et se cantonne dans les bois de Beaugerais, entre le 8 et le 12 août, avant de rejoindre la forêt de Verneuil pour des raisons de sécurité. Les bois de Beaugerais servent également de lieu d’exécution de prisonniers du maquis comme ce milicien abattu le 15 septembre 1944. Le 28 août 1944, les troupes d’occupation refluent vers le nord et, lors d’un affrontement, un habitant de Loché est abattu au lieu-dit la Péchaudière, sur la commune de Nouans les Fontaines. Cinq autres habitants de la commune perdent la vie au cours de la Seconde Guerre mondiale.
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Livre de Lionel Geoffroy
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